De : Yato Hozumi
À : Natsuko
Objet : deux anniversaires et une remise en question.
Ma petite Natsu, voilà fort longtemps que je ne t’ai pas donné de nouvelles. Ma vie est tellement remplie que je ne trouve pas le temps de t’écrire pardonne-moi.
Je ne regrette pas mes choix, mais il me faudrait des journées de 48 heures, si seulement…
Mon seul regret c’est que ma Mariko chérie n’a pas le sourire, je sais qu’elle n’est pas malheureuse, mais elle n’est pas heureuse non plus… Je l’entends tout le temps se tourner et se retourner dans son lit, elle guette le moindre bruit dans la chambre de ses sœurs.
Elle sait mis en tête de faire tout comme une maman avec eux et moi j’ai tendance à trop lui en demander. Un jour elle le regrettera sûrement et si je la perdais elle aussi ?
Je n’ose même pas imaginer de perdre une de mes filles… Je dois trouver le moyen de lui rendre le sourire, mais aussi de lui faire vivre la vie d’une une fille de son âge, elle devrait sortir et s’amuser, pas jouer les mamans /sœur.
En ce qui concerne les jumelles, j’ai déjà engagé une nounou, elle vient quelques heures, une a deux fois par semaine. C’est déjà pas mal, bien que Mariko déteste cette idée…
– Désolé pour le désordre, je ne sais pas ce qui prend aux jumelles, en ce moment quand elles savent que tu dois venir, elle mette le bazar dis-je à la nounou d’un air désolé.
– Ce n’est pas grave Monsieur Hozumi, ça me fait plaisir de vous aider. Beaucoup admirent ce que vous faites pour votre famille. Vous avez élevé seul vos trois filles c’est merveilleux…
Et oui comme tu peux le voir, les nouvelles vont vite à Oasis Spring…
Mes petites jumelles ont un caractère bien différent Akane est plus réservé et boudeuse, j’ai un mal fou à lui faire manger des légumes, en même temps il faut dire que je ne suis pas un très bon cuisiner, Mariko essaye de faire mieux, mais comme tu peux voir ce n’est pas gagné non plus…
Haya quant à elle est une fille très calme enfin quand elle ne fait pas un caprice, elle est joueuse et très ouverte. Elle a tendance à faire tourner sa jumelle en bourrique espérons que ça se calme en grandissant et oui elles vont devenir très bientôt enfant. Comme ça passe vite…
Tout ça pour te dire que mes filles chéries m’occupent beaucoup et aujourd’hui c’est un grognement provenant de la chambre de mon ainée qui m’arrache une grimace. Elle ne supporte pas que notre nounou ne soit pas aussi rapide qu’elle pour s’occuper des jumelles…
– No… pas…joujou Haya faim !
– Mais ce n’est pas vrai qui à engager une nounou pareil! brailla Mariko qui essayait de faire ses devoirs. Je vais aller m’occuper de mes sœurs moi-même !
Sans attendre un instant de plus Mariko sort de sa chambre prendre l’argent que j’ai laissé dans le pot » dépenses » et elle tend un billet à la nounou et lui donne congé. En un tour de main, elle donne à manger à Haya et cette dernière retrouve son beau sourire.
– Mange sagement dit-elle à sa petite sœur, je vais prendre le bain d’Akane. Il n’y a pas à dire mais ma fille est douée avec les enfants.
Puis sans un mot de plus, elle attrape la petite chipie qui se passerait bien d’un bain et part dans la salle de bain.
– No… pas bain. Akane veut jouer ! Dit-elle boudeuse comme à son habitude.
– Mais tu vas jouer ma chérie dit Mariko sans perdre de sa superbe, on va jouer au royaume des bulles de savon.
– Bubulle !
– Oui bébé, des millions de bulles de toutes les couleurs !
Peu convaincu, la petite capitule quand même et se laisse faire.
C’est ainsi que je rentre à la maison et il y règne un calme olympien, Akane c’est endormi après avoir bien joué dans son bain et ma douce Haya attend sagement que je lui lise son histoire comme tous les jours.
– Tu es sage ma poupée dis-je après avoir pris le livre que me donne ma fille.
– Miko a dit si Haya sage, papa lit une grande histoire.
– Mariko ?
– Oui Miko.
– Alors si grande sœur là dit, papa le fera dis-je amusé devant son regard remplit d’histoire.
« Il était une fois dans la forêt vivait trois ours : le grand ours était papa ours, le moyen ours maman Ours et le tout petit ours bébé ours…«
Des instants magiques comme celui-là me font complètement oublier les douleurs du passé, je ne me plains pas ce legacy m’a offert une famille et c’est le plus important.
– Encore ! dit Haya la voix tout ensommeillée.
– Bébé ours est parti au lit, donc il faut que tu fasses pareil.
– Veux… pas !
– Papa te lira la suite demain promis.
Après un bisou à Haya et après avoir bordé Akane, je prends une douche bien méritée et part en cuisine avaler un morceau quand je trouve mon ainée absorbée par un message qu’elle lit son téléphone portable. Elle a l’air à la fois pensive et terrifiée par ce qu’elle lit.
– Quelque chose ne va pas ? Demandais-je d’un ton encourageant pour qu’elle se confie à moi.
Pour ne pas paraître insistant, je continue mon chemin direction le réfrigérateur pour me faire un sandwich.
– Pa ?
– Oui dis-je en arrêtant net devant ma fille qui se précipite vers moi.
– Tu ferais quoi si la fille la plus populaire du lycée te demandait de venir avec elle prendre un verre dans un bar.
– Ben déjà, tu n’as pas l’âge de boire dis-je en papa poule.
– Jamais je ne boirais de l’alcool ! Je… Je ne sais pas pourquoi elle m’invite moi, je suis seule généralement à l’école… les autres élèves sont tellement ennuyeux… On n’a pas les mêmes centres d’intérêt !
Je souris devant son air « dégoûté » et dis avec tendresse :
– tu es juste plus mâture qu’eux, il n’a pas de mal à te laisser vivre parfois, tant que tu ne négliges pas tes études. Tu ne peux pas faire passer tes sœurs avant toi.
– Mais papa… Elles ont besoin d’une mère.
– Et rappel moi qui tu es ? demandais-je avec gentillesse.
– Leur sœur dit-elle à contre cœur.
– Exact ! Et tu dois te comporter comme tel, pendant que je les punirais, tu les gâteras et c’est la chose la plus simple à faire. Je t’aime ma chérie, je suis heureux d’avoir une fille aussi merveilleuse que toi, mais je veux que tu profites de ton adolescence.
Émue par mes paroles, Mariko ne sut quoi dire, c’est avec difficulté qu’elle dit :
– Papa, je… Je t’ai fait une promesse… et … je… Je compte la tenir.
– Tu m’aides plus qu’il n’en faut et c’est suffisant, les filles vont grandir et prendre le chemin de l’école, tu as tenu plus qu’il ne le faut ta promesse. Alors, sort et amuses-toi !
– Mais c’est ce samedi !
– On fera l’anniversaire des jumelles tôt et tu iras !
– Mais je ne la connais pas !
– Tu apprendras et ça sera peut-être une très bonne amie !
Le lendemain, ma fille se lève en trainant les pieds. Elle n’avait pas envie que le soir arrive pour sa sortie, mais la journée passa vite et ce fut déjà le moment de faire le gâteau pour Haya et Akane.
– Allez haut les cœurs ! se dit-elle en préparant le gâteau au chocolat, j’irai juste une petite heure et je rentrerais.
« J’espère sincèrement qu’elle restera plus longtemps » pensais-je tout en la regardant s’activer ne cuisine.
Et comme Mariko pestait devant les fourneaux tout en pensant qu’elle allait partir bientôt, elle en oublia le gâteau qui sortit du four dans un piètre état…
Quelques vermicelles en sucre de toutes les couleurs et quelques bougies plus tard, il fera un bon gâteau !
Étant l’ainée des deux jumelles c’est Haya qui souffla ses bougies en première accompagnée de Mariko.
– Joyeux anniversaire ma puce, souffle et fait un vœu.
– Vœu ?
– Cela veut dire que tu dois penser à quelque chose de très fort et ça arrivera.
Quand Akane était sur le point de souffler les siennes de bougies, elle me regarda et dit :
– Papa, Akane veut du gâteau.
– C’est ton vœu ?
– Oui.
– Et bien quelque chose me dit qu’il va vite s’exaucer !
Et voilà déjà mes deux chipies en train de s’amuser !
Ma petite Haya douce et très sociale ! Elle ressemble beaucoup à son papa! Ben quoi lol.
Et ma petite Akane, boudeuse ça promet !!
Après une partie de cache cache avec ses sœurs et la dégustation du gâteau, C’est à contre cœur que Mariko partie rejoindre son amie.
Elle ne mit pas longtemps à comprendre que cette dernière s’était jouée d’elle, une fois sur les lieux à par la personne au bar il n’y avait personne.
« Bravo, Mariko tu t’es faite avoir gémi-elle. J’ai promis à papa de profiter de la soirée et il n’est que 18h …«
C’est avec un soupir à réveiller un ours en hibernation, que Mariko combla le silence des lieux 1 heure après son arrivée.
« Décidément, cette petite reine du bal n’a aucun respect. Je vais rentrer, hors de question que j’attends davantage!«
– Même ici elle arrive à faire tapisserie fit-une voix moqueuse que Mariko reconnaîtrait entre mille : Anna Cooper !
Sans réfléchir un instant, Mariko va retrouver Anna et dit furieuse :
– je fais peut-être tapisserie, mais je ne te n’ai rien demandé. Moi contrairement à toi, je suis polie et quand on me demande de venir pour 18 h j’arrive à l’heure !
– Mais c’est qu’elle a du répondant la fille qui vit dans une cabane en pierre !
Furieuse, Mariko serre les poings pour ne pas lui refaire le portrait à cette petite prétentieuse.
– Je suis comme je suis, si ça ne te plaît pas, il ne fallait pas m’inviter ! D’ailleurs qui t’a donné mon numéro ?
– Tu sais, une jolie fille comme moi à tout ce qu’elle veut.
« Une jolie fille, une peste oui ! qu’est-ce qu’elle n’a pas fait refaire à part sa grande langue, ça sans aucun doute c’est naturel !«
– Tu es peut-être jolie dis Mariko sans perdre son courage, mais tu n’es qu’une peste. La beauté n’est pas éternelle et puis on se demande ce que tu as à part ta face refaite !
Devant la franchise de Mariko, le sourire d’Anna se figea sur son visage. Mais ça ne dura pas longtemps, elle retrouva vite la parole et dit amère :
– ce n’est pas beau la jalousie ! Allez je vais danser rentre chez-toi mocheté !
Sans un mot de plus, Anna planta là Mariko et alla se dandiner sur la musique qui commençait à remplir le bar. Ce soir pas de DJ, juste un peu de musique pour une soirée que Mariko n’était pas prêt d’oublier.
Mariko qui ne comptait pas en rester là ajouta tout de même :
– ne te crois pas tout permis, tu payeras ce que tu m’as fait Anna Cooper !
– Blabla! Parle à ma main dit-elle en ignorant complètement l’ainée des filles Hozumi.
Puis, ne voulant pas souffrir davantage, Mariko avala sa colère et s’apprêtait à partir quand elle vit un garçon s’avancer vers eux le sourire aux lèvres.
– Annie chérie tu embêtes encore petit camarade ! Dit l’adolescent moqueur. Tu ne te feras jamais d’amis si tu es toujours aussi peste.
– Va te pendre Tyler ! grogna presque l’intéressée.
Sans attendre une réponse, Tyler se tourna vers Mariko et dit alors :
– depuis que nous sommes venue vivre chez notre oncle, elle n’a pas une seule vraie amie à part ce trio de lèche *** qui la suit partout au lycée. Je m’appelle Tyler et cette idiote c’est ma sœur jumelle.
Mariko resta muet devant la franchise du jeune homme, ce qui le fit rire. Il regarda l’adolescente avec un sourire moqueur et dit :
– tu sais si tu veux vraiment t’amuser en boîte ne jamais y aller à 18h c’est complètement vide à cette heure, seuls les ringards y vont très tôt.
– Et bien la ringarde va te laisser dire la brunette ayant retrouvé la parole. Espèce de crétin !
Malheureusement pour Mariko, il est trop tôt pour qu’elle rentre sans alarmer son père. Aussi, elle par se réfugier à l’étage en attendant une heure raisonnable pour partir.
– Je n’en peux plus de ces « pètes cul » qui pense qu’au fric et à l’apparence brailla-t-elle. Je vis dans une cabane et ma main dans leur face! Mon père travaille dur, il n’est pas né avec une cuillère en argent dans la bouche et alors !
Prenant sa tête entre ses mains pour essayer de calmer la migraine qui commençait, la jeune fille ne remarqua pas Tyler qui venait de la rejoindre.
– Mariko c’est ça .
– Et mince tu ne peux pas rejoindre miss parfaite !
Nullement impressionnée, Tyler prend place à côté de la jolie brunette et dit sincère :
– tu sais, je ne me moquais pas, enfin… j’aurais pu avoir plus de tact, tu n’es jamais sortie en boîte ou dans un bar ?
– Non et alors ! Je vis dans une cabane ne l’oubli pas !
Tyler pince les lèvres et pousse un long soupir :
– ok, je suis un sombre crétin !
– Tu n’es pas aveugle au moins !
– Et toi tu n’as pas ta langue dans ta poche, tu pourrais être amie avec ma sœur.
– Sauf que moi je ne suis pas refaite !
– Oui ça se voit dit Tyler en la dévisageant de la tête aux pieds, tu ressembles à une planche à pain !
Mariko encaisse et baisse la tête, puis elle marmonne :
– Je ne t’ai rien demandé, plutôt mourir que d’être amie avec ta frangine,c’est une peste sans cervelle. Je ne suis pas riche, mais j’ai une famille qui m’aime.
Fière de sa réplique, Mariko lança un coup d’œil en coin vers Tyler et vit que toute sa bonne humeur avait quitté son visage, se mordant la lèvre elle dit d’une voix désolée:
– excuse-moi…je…je n’aurai pas du !
– Pourquoi ? Tu as raison, tu es là plus chanceuse de nous trois, tu as un père qui t’aime et qui se démène chaque jour pour vous rendre heureuses. Nous, on a un père qui pense qu’à gagner de l’argent et une mère qui compte ses conquêtes…
Quand bien, Mariko s’en voulu, elle n’avait pas le droit de les juger, Yato lui avait toujours appris à ne pas juger les autres.
– Je pense qu’à défaut d’être amie avec ta sœur, on pourrait être ami tous les deux .
– En voilà une bonne idée !
Tu vois Natsu, parfois il faut s’accrocher quand ça ne va pas et surtout ouvrir son cœur. Bonne ou mauvaise chaque chose à son importance, tout comme chaque moment mérite d’être vécu.
Gros bisous Yato !